lundi 13 août 2012

1987 : Sélectionneur

Dure épreuve, on retrousse ses manches
On ne le dira jamais assez. Sélectionner des films, c'est-à-dire en écarter une bonne partie, n'est pas une tâche facile mais qui ne pause aucun problème. Il faut bien se rendre à l'évidence, il y a de très mauvais films, il y en a aussi de très bons et, entre les deux, une quantité d'œuvres, un nombre assez important, de bonne qualité mais avec ce je ne sais quoi qui ne fait pas l'unanimité.

Pour rassurer les anxieux la pratique est relativement simple : on voit des films, on boit des cafés, on fait des pauses, on vote en notant de 0 à 3 (c'était ainsi cette année-là d'un accord commun avec mes deux co-juges), et on recommence une dizaine de jours d'affilé de 9 à 19 h. 3 zéros c'était l'élimination immédiate ; 9 points une sélection d'office. Entre les deux, c'est la bataille. Car on s'est pas mal  accroché, pas souvent, mais suffisamment pour que chacun se batte bec et ongles à défendre "son" poulain.
Le problème est survenu sur les films dits "moyens" car, impératif imposé et à respecter : un nombre de séances avec une durée déterminée. C'est incompressible. Il y a aussi l'injustice des films sélectionnés en compétition officiel et le "rebut" en panorama ou Hors compétition. Effectivement, il y a toujours des films qui pourraient basculer sans problème d'une catégorie à l'autre. La sélection n'étant pas une science exacte et les membres du jury n'étant pas des robots leurs choix font grincer des dents à chaque festival. Cela partie de ces "marronniers"  sujet de discussion intarissable à la terrasse des cafés.
Il faut savoir, que dans toute la sélection, c'est sans honte, que je reconnais avoir choisi (avec mes collègues) le meilleur de l'année. Un bon film ne se rate pas.
Grands prix ex-æquo 1987: L'Homme qui plantait des arbres de Frédéric Back, Canada. avec Un monde pourri du Bulgare Boyko Kanev (que beaucoup ont dû hélas oublier).

Cette année je suis désigné pour faire partie du jury de sélection avec la britannique Kathleen "Spud" Houston et le Hongrois Istvan Antal (pour les bios reportez vous à la page 8 du catalogue officiel). Je ne les connais pas. Nous ferons connaissance. Ils sont charmants, ne parlent pas (ou si peu) un mot de français, mais nous nous entendons parfaitement sur tout. Enfin presque. Nous sommes rapidement d'accord sur nos règles de sélection et de vote (voir plus haut) ainsi que du rythme car on nous a dressé une liste de plus 700 films à visionner ; ce que l'on fera dans leur intégralité. Nicole Salomon, qu'on ne présente plus, nous chouchoute en tant que secrétaire. Elle m'assistera en anglais quand les discussions deviendront plus pointues.
Istvan, Kathleen et Thierry.


Dernier privilège
Pour ceux qui connaissent Bonlieu et la grande salle, C'est là, que nous avons, pendant une dizaine de jours, visionné les films, confortablement installé et surtout avec les conditions optimum surtout quand on vous présente un film en scope. 
Nous ne sommes que quatre dans cette immense salle, souvent accompagnés de visiteurs VIP comme Bruno Edera, producteur à la TV suisse romande, qui vient faire son marché pour ses émissions qu'il prépare d'avance. Il faut noter que la TV suisse Romande est une des plus fidèles (et anciennes) à Annecy avec une politique d'achat de courts-métrages que nos chaînes nationales ont mis du temps à rattraper.
Cette qualité de visionnage n'a pas perduré. Je crois que nous avons été le dernier jury a bénéficier de ces conditions exceptionnelles. La vidéo a remplacé les lourdes bobines (ce n'est pas non plus un mal pour les auteurs obligés d'envoyer leurs copies a travers le monde) puis, aujourd'hui, le DVD… encore plus pratique.
Travaillant avec une projection traditionnelle, il nous était difficile (même si nous en avions l'autorité) de faire des caprices ou de jouer avec les nerfs des projectionnistes qui, en cabine, se démenaient avec les bobines, 16 mm, double-bande, 35 mm, etc., etc.

La presse se déchaîne
Réception à l'Hôtel de ville en grande pompe pour nous  remercier de notre sacrifice. 
De g. à dr. : T. Steff, Jean-Luc Xiberras, en 1er plan non identifié, au second plan Francis Nielsen *, Itsvan Antal, Bob Balser*, Kathleen Houston, Marie-Noëlle Provent (président des Jica), Non identifé, Bernard Bosson, maire d'Annecy, Non identifiés. * Jury films commandités.


La Sélection : on sort les couteaux
Des révélations ?… Peut-être.

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