lundi 25 juin 2012

2000 : O. Boucquey

un oublié redécouvert.1921-2003
Je n'ai eu que deux contacts avec ce Monsieur. Fin des années 70, à l'époque de Banc-titre, alors que je faisais des recherches sur le dessin animé français, j'avais trouvé ses coordonnées dans l'annuaire et je l'avais appelé illico. Très aimable au téléphone il m'avait pourtant annoncé son arrêt dans le cinéma d'animation et que dorénavant il était pris par ses "recherches intérieures". Déçu par ce flop, je raccrochais et oubliais M. Boucquey.
20 ans plus tard, éditeur à Dreamland, Guy Lehideux me contacte pour me proposer un projet sur Omer Boucquey et j'apprends avec surprise qu'il est toujours vivant. Ma passion pour le dessin animé ne peut qu'être favorable à un tel projet : Rendre enfin hommage enfin à un artiste qui avait participé à la grande aventure du dessin animé français d'après-guerre.
Le livre se monte et je rencontre Omler Boucquey  dans sa villa de Saint-Cloud qui surplombe Paris. Une salle du rez-de-chaussée est réservée à ses archives, sortes de caverne d'Ali Baba où toute sa vie de réalisateur est rassemblée. Story-boards, dessins, cellulos, décors, bobines de films, etc., etc.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu ça. Aussitôt me vient l'idée de rassemblée la crème de tous ces documents et de proposer au festival d'Annecy une rétrospective de ses films doublée d'une exposition. Le livre devant sortir prochainement il sera un accompagnateur idéal. Omer Boucquey fut bien sûr enthousiaste à cette idée, mais, déjà malade, ne put se déplacer en Haute-Savoie.
Mon idée est acceptée, merci Serge. Annecy rendra hommage à O. Boucquey, dernier survivant de toute une époque.
 
© Omer Bouquey/Dreamland


L'exposition, dont je prends tout en charge, est installée près de l'espace 300, ne présente QUE des originaux que j'ai moi-même mis sous verre et accrochés en panique.
Hélas, le livre n'eut qu'un succès d'estime et est aujourd'hui introuvable. Trois ans après Omer Boucquey décède laissant tout son matériel à l'abandon. Que sont devenus tous ces dessins ? J'espère que certains ont trouvé acquéreur auprès du musée d'Annecy avant de finir au broyeur.


Tout sur Omer Boucquey http://www.omerboucquey.com/

2000 : Bande annonce

Gay Friendly
Image d'une des bandes annonces réalisées par les étudiant du CFT Gobelins.
Qui peut rendre à César ce qui lui appartient en m'indiquant les heureux créateurs ?

samedi 23 juin 2012

1997 : Pan dans les dents

Otaku*
 
"Ambiance" autour du quotidien en train de se monter avant le Festival (les deux tiers des pages sont prêtes à l'avance pour gagner du temps). A travers ces courtes bandes Nicolas me taillait gentiment un costard caricaturé en lémurien, mais pourquoi en lémurien, Nicolas ? Il y aurait dans l'air comme un conflit de génération mais en tout bien tout honneur. © Nicolas Seigneret.

* Pour les incultes comme moi : Otaku, personne qui consacre une certaine partie de son temps à une activité d'intérieur comme les mangasanimes, les idoles japonaises ou encore les jeux vidéo. (source. Wikipédia)

vendredi 22 juin 2012

1995 : Contre-marques

La billetterie : un vrai casse-tête.
A croire que c'est un "grand classique" du Festival qui en aurait presque fait son "image de marque". Retirer le billet pour SA séance est devenu selon les années soit un marathon soit une sorte d'épreuve initiatique comme signe de punition. Heureusement, malgré cette course au ticket-sésame rare sont ceux qui n'ont pu assister à la projection souhaitée. © du Bus.

mardi 19 juin 2012

1989 : Asifa cotisation

Des sous !
Grâce au travail acharné de Nicole Salomon, que serait devenue l'Asifa ? Elle a tenue de nombreuses années sur ses épaules l'association et son secrétariat. Lourde tâche qu'on ne fait que dans le désintéressement et la passion. Nicole est la mémoire du Festival. Membre du ciné-club elle a été à la base de cette dynamique depuis 1960 qui a fait qu'Annecy devienne la capitale mondial du dessin animé. N'oublions pas non plus son action auprès des enfants avec son atelier AAA qui a permis à des centaines de jeunes de découvrir la technique du cinéma image par image avec la collaboration des plus grands  noms du cinéma d'animation. 



Petit mot, "rappel à l'ordre" pour la cotisation.  Comment ne pas céder?



1989 : Asifa colère

Festival vendu !
Il s'agirait d'Ellipse, filiale de Canal +. Mais de quelle vente s'agit-il ? De quel accord précis ? Il est vrai que le communiqué est laconique et seuls les initiés comprennent à demi-mots ce dont il s'agit. Emportement de l'Asifa ou réaction incontrôlée dans le feu de l'action ? Ce tract a dû être distribué dans les casiers ; heureuse époque où l'on pouvait  communiquer directement sans passer par Orange, Bouygue, Sfr ou Free. 

Appel à contribution : Qui peut éclairer ma lanterne sur la réelle raison de ce libellé ?

lundi 18 juin 2012

1987 : L'Animatographe

Un sang neuf
Banc-titre a vécu et cessé de paraître en 1985. L'Animatographe, sous la direction de Pascal Vimenet aidé d'une bonne équipe de bénévoles, va reprendre le flambeau. Pascal m'invite à une réunion préparatoire où, encore sous le coup de l'arrêt de Banc-titre je ne peux qu'émettre des réserves. J'ai trop donné. Je ne m'investirai pas plus dans ce nouveau projet qu'avec mes conseils et remarques "d'ancien". L'animation et le monde qui l'entoure changent très (trop) vite. Que les vents soient favorables à L'Animatographe. Je ne reviendrai dans une nouvelle aventure de la presse consacrée au cinéma d'animation avant 1998. On a le virus ou pas.
A suivre...
Même pas un exemplaire du premier numéro, juste cette photocopie. Peut-être qu'un internaute aurait une vraie couverture plus présentable?

1987 : Air de rébellion

Pas d'accord !
La liberté d'expression a ses revers. Cependant à Annecy, n'importe qui pouvait  s'exprimer entre dans le Quotidien. Ce festivalier très irrité a préféré la vieille Ronéo à alcool pour donner l'avis d'un mécontent. On peut encore lancer une analyse graphologique afin de retrouver l'auteur de ce tract anonyme.
Bien que cette parution porte le n°4 de juin 1987, 
je n'ai pas souvenir et pas retrouvé de numéros précédents...

1987 : Quotidiens

A... comme 
Troisième édition où j'ai encore la charge du Quotidien du festival. Le numéro 1 sera chaud provoquant presque une crise diplomatique avec la Canada. Tout l'art de la  négociation de Jean-Luc Xiberras sauvera la situation devenue explosive sans remettre en cause l'esprit de liberté qui règne au sein de la rédaction.





1987 : Aaaaah la sélection

La grande épreuve
Le dessinateur attitré au Quotidien du Festival a saisi cet instant révélateur de l'état 
dans lequel se trouve les deux jurys (fiction et commandités) après une bonne dizaine 
de jours de visionnage. du Bus © 1987. 



samedi 16 juin 2012

1983 : Quotidien(s)

Travail sans filet
Le deal : sortir chaque jour entre 12 et 16 pages et que les quelque milliers  d'exemplaires soient disponibles chaque jour à l'ouverture de Bonlieu, et disponibles dans tous les lieux stratégiques, Espace Lamy, Théâtre de l'Echange, MJC Novel et quelques hôtels ou commerçants partenaires du Festival.

Le quotidien est installé dans un bureau (mis à disposition par la direction de Bonlieu) qui donne sur le baladoir. Il y fait une chaleur infernale, jusqu'à ce qu'un ventillateur ne soit installé pour apporter un peu d'air frais. 
Pour réaliser le journal il y a une équipe motivée : Beaucoup de membres de Banc-Titre sont venus donner main forte, plusieurs traducteurs (trices), l'équipe d'André Gobelli (photographe officiel du Festival depuis 1960) pour nous fournir les photos, Maryse Berger à la frappe (sur son IBM à Boule), Jean-Luc Bouvard au montage et à la photogravure, plus le conducteur-offset qui commence son travail vers minuit...
Moi et Peter (Pierre Veck, producteur et réalisateur) dans le "bocal".
Tout ce petit monde travail comme un seul homme uniquement pour fournir les quelques pages quotidiennes. Vu le planning hyper-serré pour la fabrication, j'ai déjà rédigé, pour chaque quotidien, entre 4 et 8 pages prêtes d'avance qui seront complétées des 4 ou 8 pages produites quotidiennement.
La fabrication est hard. Pas d'ordi, pas de Pao, pas de Photoshop ©, pas de… etc. On fait ça à la tradi' : Textes composés sur l'IBM de Maryse (dont la présence excède les heures syndicalement admises, encore mille mercis), je prépare à toute vitesse une pré-maquette au scotch. 
En même temps, je récupère textes, traductions devant alimenter le numéro à boucler. Le montage se fait au dernier étage, la rédaction est au niveau 1, bonjour les km... Jean-Luc a la double casquette, photograveur : il est chargé de préparer toutes les illustrations à monter, et est responsable du montage final de chaque page bonne à être gravée... Toute cela avant minuit, Si les délais ont été  respectés les deux premiers jours, très vite on déborde. Ça râle au 4ème. Normal. Mais j'ai beau me démener, rien n'y fait. Le retard s'accumule à chaque heure un peu plus, la traduction ne suit pas (on fera donc l'impasse sur certaines infos pas... "primordiales", les papiers sont rendus plus tard que prévus, etc, etc. Pourtant tout le monde se remue et donne le maximum. 
Et chaque matin le Quotidien sera présent dans tous les lieux malgré des horaires frisant l'indécence. Inutile de préciser que ma participation en tant que spectateur fut réduite à sa plus simple expression... juste les séances officielles en compétition.
La décompression aura lieue après la remise des prix, lors de la réception au Château, avec les flambeaux comme il se doit. C'était klass, chaleureux, bon enfant.
Le représentant de Will Winton (à droite), reçoit le  prix Banc-titre/Cartoon Factory (Edouard Herscovitz) : Le Crayon d'or (plus un chèque !) pouir le  film The Great Cognito. 
Jean-Luc Xiberras (bras levé) ;  E. Herscovitz et François Mayu (Banc-titre) remette le "chèque", à l'arrière-plan derrière Edouard, Pierre Jacquier, Président des Jica. Photo © André Gobelli.


1983 : Quotidien (s)

Travail sans filet
Le deal : Sortir chaque jour entre 12 et 16 pages et que les quelque milliers  d'exemplaires soient disponibles chaque jour à l'ouverture de Bonlieu, disponibles dans tous les lieux stratégiques, Espace Pierre Lamy, théâtre de l'Echange, les Marquisats, MJC Novel et Teppes, certains hôtels, etc.

L'équipe du quotidien est installée dans un bureau (mis à disposition par la direction de Bonlieu) donnant sur le baladoir. Il y fait une chaleur infernale, jusqu'à ce qu'un ventilateur ne soit installé pour donner un peu d'air frais. 
Pour réaliser le journal il y a une équipe motivée : Beaucoup de membres de Banc-titre sont venus donner main forte, plusieurs traducteurs (trices), toute l'équipe d'André Gobelli (photographe officiel du Festival depuis 1960) pour nous fournir les photos, Maryse Berger à la frappe (sur son IBM à boule), Jean-Luc Bouvard au montage et à la photogravure, plus le conducteur-offset qui commence son travail vers minuit...
Moi et Peter (Pierre Veck, producteur et réalisateur)
Tout ce petit monde travaille comme un seul homme uniquement pour fournir les quelques pages quotidiennes. Vu le planning hyper-serré pour la fabrication, j'ai déjà préparé (grâce à la collaboration de rédacteurs extérieurs et bénévoles, merci Philippe), pour chaque quotidien, entre 4 et 8 pages, prêtes d'avance, qui seront complétées des 4 ou 8 pages produites quotidiennement.
La fabrication est hard. Pas d'ordi, pas de Pao, pas de Photoshop ©, pas de… etc. On fait ça à la tradi' : Textes composés sur l'IBM par Maryse (dont la présence excède les heures syndicalement admises, encore mille mercis), je prépare à toute vitesse une pré-maquette au scotch. En même temps, je récupère textes, gère le dispatching traductions devant alimenter le numéro à boucler. Le montage se fait au dernier étage (accès  secret et strictement réservé), la rédaction est au niveau 1, bonjour les km... Jean-Luc Bouvier a la double casquette, photograveur : il est chargé de préparer toutes les illustrations à maqueter, et est responsable du montage final de chaque page bonne à être gravée... Toute cela impérativement avant minuit (sic nos réunions préparatoires). Si les délais ont été grosso-modo respectés les premiers jours, très vite on déborde. Ça râle au 4ème. Normal. Mais j'ai beau me démener, rien n'y fait. Le retard s'accumule à chaque heure un peu plus (l'ambiance de ce nouveau festival est fébrile et il se passe tout le temps quelque chose), la traduction ne suit pas (on fera donc l'impasse sur certaines infos pas... "primordiales"), les papiers sont rendus plus tard que prévus, En plus les Festivaliers se sont rendus compte que c'était un moyen de communication exceptionnel et les petites annonces affluent chaque  jour), etc. Pourtant tout le monde se démène. Et chaque matin le Quotidien est présent "dans les bacs".
Je n'ai pas retrouvé de documents imprimés, bizarre. Appel aux archivistes pour fournir les documents.

1983 : Lis tes rattures

Nos amis belges.
Guy Pirotte, réalisateur belge est un provocateur (et pas un inconnu cf. La Machine à viande est cassée, vu à Annecy en 75). Un précurseur du tartifleur façon image par image... L'art est une provocation. Le public de la grande salle de Bonlieu a moyennement apprécié le second degré du message lors de cette  séance de compétition. Huées, insultes, brouhaha, quolibets graveleux tout y passe*. La projection est houleuse et chaude, mais se passe.
Le public d'Annecy, un rien frondeur (nous avons encore en mémoire les séances "animées" de feu le Casino), ne laisse rien passer de ses émotions ou de ses sentiments. Il aime, il applaudit ; il n'aime pas, il siffle. C'est peut-être basique mais au moins c'est direct, un vrai public, quoi !
A Banc-titre, la rédaction très partagée sur ce film, a néanmoins accordé une page à cet électron libre, plus proche de Knokke-le-zoute et de ses expressions "expérimentales" que des "animations" annéciennes bien reconnues. P. P.A. savait convaincre.


* Maintenant une voix doucereuse, averti le public qu'il n'est pas recommandé de manifester son enthousiasme (ou son désaccord) et d'éteindre son portable. pffffft !

jeudi 14 juin 2012

1981 : Crac !

Back ce crack

Encore un film au top de mon classement qui m'a donné énormément d'émotion et de frémissements. Il est précédé par Tout Rien, un court-métrage écologique avant la lettre mais déjà militant dans l'âme et plein de vérités bonnes à dire. La Terre se meurt, où va-t-on ? On s'interroge déjà fortement.
Dominique Voynet, Noël Mamère ou Eva Joly ne sont pas encore ces pontes de la bonne pensée écologique. En ces temps de fin de giscardisme, il y a La Gueule ouvert (avec Reiser, Cabu, etc. Le premier hebdo radical sur la question), le Larzac (on a ga-gné !!!) et les premières centrales nucléaire qui posent déjà souci.
Le Larzac dans les années 74-75. ironie des homonymies,  j'y ai rencontré un certain Léon... Maillet. Regardez bien, je suis présent, mais là ! celui qui appuie sur le déclencheur... © T. Steff


C'est dans ce contexte plutôt chaud que l'on découvre cette œuvre poétique venue du Québec, tellement juste, d'une animation à vous couper le souffle, au graphisme élégant et pastel, où tout est conté dans le mouvement, le rythme et l'animation (très peu de paroles audibles). C'est une vraie et bonne claque. Ce film reste pour moi un des plus grands moments que je ne me lasse pas de revoir (1) encore à l'instant où j'écris ces lignes. Frederick Back est un faiseur de bonheur qui, à juste titre, une décennie plus tard sera oscarisé et primé à Annecy avec L'Homme qui plantait des arbres et (rebelotte) Le Fleuve aux grandes eaux... Encore merci.


(1) Pour voir ce chef-d'œuvre : http://www.youtube.com/watch?v=xsWU-nksQWA
Voilà pourquoi j'aime le cinéma d'animation. Il en sera de même pour Le Petit Soldat de Paul Grimault et Le Lion et la chanson de Bretislav Pojar (premier Grand Prix en 1960). J'y reviendrai car ce sont des incontournables.
1981 C'est aussi la dernière année où le Festival se déroule au Casino. De quoi sera fait l'avenir ?… à  suivre.

mercredi 13 juin 2012

1979: L'E Motif

Un virtuose au casino.
Le spectacle est sur la scène. Sur l'écran des images animées venues d'un autre monde défilent à une vitesse vertigineuse. Ça bouge sans interruption, la caméra est lancée à toute allure dans le monde de son auteur. Mais pourquoi une telle émotion ? Evidemment cela tient avant tout de l'animation, de sa maîtrise, de la poésie qui se dégage tout au long de ces quelques minutes. 
C'est le premier film d'un inconnu, Jean-Christophe Villard, un type formidable avec un  cœur gros comme ça. II adore plaisanter, bien manger et boire, on ne peut que sympathiser avec lui. Le lendemain de la projection il est tout ému comme un gamin. Il ne se rend pas bien compte de ce qui s'est passé la veille mais la mayonnaise a bien pris. En effet, la projection dans la grande salle du casino (avec ses deux balcons) a quelque chose d'exceptionnel. Jean-Christophe a inscrit son film à la sélection et a présenté une copie muette au Jury. Visiblement celui-ci a été suffisamment séduit par la maestria du jeune animateur pour l'accepter dans la compétition officielle. Raymond Maillet, délégué général, a une la géniale idée (un coup de pouce ?) de faire accompagner exceptionnellement la projection muette par un pianiste, comme au bon vieux temps du muet. Effet garanti. La salle, déjà bien chaude, a réagi au quart de tour et ce fut une réelle ovation. Il est vrai que cette animation époustouflante, que l'on découvrait, prenait avec l'accompagnement au piano improvisé une autre dimension. Rarement une telle émotion fut atteinte. Il a remporté le Prix de la critique Jica 1979. 
C'est la jambe dans le plâtre qu'il vint récupérer son prix. Ça fera l'objet d'une page.

Il faut savoir que J-C est ambidextre. Plein de fierté et de provocation, il s'amusait à dessiner dans une banale indifférence des deux mains sur un coin de table de bistrot. Quant à l'animation, il enchaînait dessin après dessin, feuille après feuille, sans avoir le moindre doute. La réincarnation de Ub Iwerks.


mardi 12 juin 2012

1978 : Sélection toujours

De réelles interrogations.
C'est à l'initiative de Raymond Maillet, délégué général de l'Afca, qu'a lieu cette réunion-débat autour des problèmes de la sélection des courts-métrages dans les festivals de films d'animation (j'y participe modestement). Le débat est très intéressant, mais faute de place je ne présente que les deux premières pages et la 14è avec sa conclusion savoureuse – point 3 – émis par la FIAPF (Fédération internationales des association de producteurs du films) à laquelle (en principe) tout festival international se réfère et respecte les directives.
Contrairement à ce qui a (et est encore) dit ou écrit avec erreur, R. Maillet n'a jamais  sélectionné seul les films présentés aux Jica. La preuve en est le préambule rédigé par lui-même ci-dessous. Et, sur une autre page, j'ai fait référence à une certaine conférence de presse en 1975 mettant en cause le Jury de sélection.

Etc. sur 11 pages…


samedi 9 juin 2012

1975 : Grand Débat

Grands débuts sur l'ordinateur

Est-ce à la suite de la démonstration en "Off" aux Jica quelques mois plus tôt qu'au sein de l'Afca on commence à s'interroger sur l'animation du futur, que ce soit d'un point de vue technique ou artistique ? L'Animathèque, institution qui, Dieu merci, perdure toujours, a proposé une séance exceptionnelle en la présence de John Halas, producteur-réalisateur britannique, venu à Paris défendre son bifteck (so british!) sur les futures nouvelles images (1). Pas vu, pas pris je n'y étais pas. Tant pis pour moi.
A la même époque, le logo du festival avait été relooké grâce à Peter Foldès (un des pionniers dans le  film réalisé avec un ordinateur : dont La Faim (1974) reste l'exemple le plus percutant dans les mémoires).
 La Faim © Onf


L'avis, écrit par André Fontaine (un animateur classique, discret mais très chaleureux et ouvert aux nouvelles interrogations), pose les bonnes questions et réflexions quant à ce nouveau média qui fait tant peur.
Dans ce même numéro du Bulletin d'information de l'Afca de décembre 1975, une demie page est consacrée à Jean de Roubaix qui venait de décédé ce 20 novembre à 37 ans.
Les deux dernières pages du bulletin sont rédigées par Michel Roudévitch qui enfonce le  clou sur les images générées par ordinateur.


1. Il réalise et produit son premier film fait par ordinateur en 1981, Dilemma.


Bonne lecture…












mercredi 6 juin 2012

1971-90 : Asifa

Une espèce de "machin" à la de Gaulle
Un premier clash, de la France comme il se doit, est intervenu en 1969. L'Asifa-France devient l'Afca, Assosiation française du cinéma d'animation. Dans une réunion houleuse (1970 ?) des comptes furent réglés à grands noms d'oiseaux. Bienvenu dans la "grande famille" du dessin animé. Tu parles ! On se serait cru aux grands moments de la Sorbonne deux années plus tôt. Je reconnais être resté un peu baba devant tous ces grands du  dessin animé français qui, en fait, en venaient presque aux mains pour des futilités qui m'échappaient complètement.
De mémoire cette réunion était composée (entre autres) de R. Maillet, M. Boschet. P. Grimault, J. Image, M. Otéro, A. Alexeïeff, B. Clarens, A. Champeaux, etc, etc.
Stephen Bosustov, Paul Grimault, Alexandre Alexeïeff, Jiri Trnka lors d'une édition à Annecy.

En changeant de nom la France retrouvait une certaine indépendance. On avait bien quitté l'Otan en 1966.

Côté bordel organisé, il n'y a pas que les Français... Les Assemblées générales de l'Asifa ont eut elles aussi leurs grand moments.
L'association internationale du film  d'animation, association régit sous la loi française dite de 1901, avait été créée vingt ans plus tôt pour réunir tous les passionnés du cinéma  d'animation professionnels et amateurs, qui avaient déjà leurs journées à Cannes (1). Grimault, Trnka, Alexeieïeff, Mclaren, etc. se sont mis d'accord pour se regrouper dans un grand esprit de fraternité ; tout ça avec trois langues officielles pour communiquer : le français, l'anglais et le russe pour aider ceux de derrière le Rideau de fer.
Les AG, bi-annuelles, tombaient (comme par hasard) toujours les années où se déroulaient le Festival. Cela peut paraître injuste mais Annecy avait déjà une réelle notoriété internationale et les animateurs du monde entier se déplaçaient volontiers en Haute-Savoie. En revanche, les rares festivals (2) de l'Est (comme Mamaïa en Roumanie) racolaient plus du côté des "Rouges". Oups, au temps pour moi, l'Asifa est apolitique.
Donc, tous les deux ans, on avait droit à cette grande réunion qui devint souvent une  foire d'empoigne. Déjà, côté communication, il y avait comme un hic. Il fallait tout  traduire dans les trois langues officielles, les questions, les réponses ou les interventions à brûle pourpoint. Bonjour l'attente… Si bien qu'aux bout de plusieurs heures on sortait épuisé, la tête comme une pastèque, baragouinant on ne sait trop quelle langue et sans avoir réellement pris de grandes décisions. Mais on c'était réuni et c'était là le point positif. On se retrouvait à la terrasse du casino devant une bière.

Une des grandes discussions a été le vote et leur représentativité. 1 membre = 1 voix. Cette question a-t-elle été résolue depuis dans la grande maison ? je ne  sais pas ayant quitté depuis fort longtemps la communauté internationale. Qui saura y répondre ?
Ce point devint vite sensible; certains pays, des petits, menés par la France ont mis les pieds dans le plat car on c'était rendu  compte qu'avec ce genre de vote et vue la répartition des membres par pays, un clash allait être inévitable car les Américains représentaient à eux seuls pratiquement la majorité des membres. L'hégémonie Us devenait évidente (petit rappel l'Asifa ne fait pas de politique !). Cette question est arrivée sur le tapis en 71-73, sous la présidence (française) de Françoise Jaubert revenue du Canada. Cette femme énergique, est une vraie rigolote sous ses aspects austères, mène les réunions d'une sacrée poigne. C'est vrai que l'inégalité des votes était flagrant et que ce système ne permettait pas une réelle démocratie : la proposition étant de fédérer l'association, 1 pays = 1 vote ; comme à l'Onu. Élémentaire mon cher Watson. Ce ne fut pas gagné, car les intérêts de chacun ne s'y retrouvaient pas. Le marchandage des pouvoirs pouvant encore résoudre certains problèmes nos réunions allaient encore être riches et passionnantes... pas mal de pays d'Europe de l'Est soutenaient la France (pour emm... les States) avec d'autres petits pays comme la Suisse, l'Italie, etc. eux aussi modestement représentés.

Money, money.
Autre Loch Ness dans ce monde des Toons. Si mes souvenirs sont encore bons il y avait une cotisation en dollar et en francs pour l'Ouest et, pour l'Est, en... heu... je sais pas, avec un compte particulier ouvert dans une Démocratie populaire. Vues les conditions politiques plutôt tendues à cette époque il était interdit de sortir des devises. Ne me  demandez pas comment tout cela était géré, je n'ai jamais été dans les arcanes administratives et ce n'était pas mon soucis. Pendant un temps, le bulletin de l'Asifa a été imprimé à l'Est histoire d'utiliser les devises dormantes.
Juin 1979, rapport du trésorier "lu et approuvé à 99,9999 %". Un comptable pourrait-il analyser ce budget prévisionnel au lance-pierre.

Page 2, Rapport AG, Zagreb, 31 mai 1988.


Pour les 30 ans de l'Asifa j'avais trouvé un peu raide que l'association ne se fende même pas d'un jus de fruit pour fêter l'événement pour conclure notre fameuse AG tumultueuse. John Halas (le président en exercice) m'avait donné raison mais pas cassé la tire-lire pour autant. On s'est séparé la gorge sèche.
Ma dernière cotisation (175 francs) date de 1990. Sans nouvelle, un laisser-aller évident dans l'organisation, j'ai laissé tomber la bande de "boy-scouts" comme disait Tonton Edouard.
Tout cela est peut-être en marge du Festival mais c'était l'envers de l'animation, dans tout les sens du terme.

Voir http://www.asifa-sf.org/?p=50 pour y découvrir un top 50 représentatif des membres du bureau de l'époque. Sans plus.
Pour adhérer à l'Asifa : http://asifa.net/

1 : Cf. le blog de Dominique Puthod sur cette partie historique : http://www.dominiqueputhod.fr/
2 : Voir l'article de Bruno Edera  sur les festivals d'animations dans le monde : http://www.awn.com/mag/issue1.10/articles/edera.fr1.10.html


vendredi 1 juin 2012

1960-1982 : Le Casino

 "Etablissement de spectacles et de jeux".

Le bâtiment (vu de "Bonlieu") où se sont déroulées pendant plus de 20 ans les Jica. A gauche le casino proprement dit, l'accueil des festivaliers. C'était un rien austère  avec toutes ces tentures de velours. Quelques tables sur des tréteaux, elles aussi recouvertes d'un tissus sombre, accueillaient les arrivants avec remise du package habituel badge, catalogues, etc. Au milieu une salle pour les conférences de presse et les projections Rétrospectives ou Hommages, à droite, l'incontournable terrasse prise d'assaut tôt le matin, et après chaque séance. Endroit privilégié où l'on pouvait rencontrer tous les réalisateurs présents dans une rare simplicité et convivialité. Au-dessus LE restaurant, réservé au VIP et aux nantis. Je ne l'ai fréquenté une seule fois (en tant que secrétaire de l'Afca en 1981), lors d'un déjeuner-discussion organisé par R. Maillet. Repas excellent, mais réunion assez superficielle ; j'en ai oublié le thème.
Enfin à gauche les entrées du festival, accès direct aux orchestres et aux deux balcons, rendez-vous des "contestataires". Il n'y avait pas le lancer d'avions en papier mais les réactions aux projections étaient franches, vives… normales de la part d'un public averti.
Maintenant tout ça à laisser la place à une belle pelouse, le Pâquier, en 1982. 
A suivre…