samedi 16 juin 2012

1983 : Quotidien(s)

Travail sans filet
Le deal : sortir chaque jour entre 12 et 16 pages et que les quelque milliers  d'exemplaires soient disponibles chaque jour à l'ouverture de Bonlieu, et disponibles dans tous les lieux stratégiques, Espace Lamy, Théâtre de l'Echange, MJC Novel et quelques hôtels ou commerçants partenaires du Festival.

Le quotidien est installé dans un bureau (mis à disposition par la direction de Bonlieu) qui donne sur le baladoir. Il y fait une chaleur infernale, jusqu'à ce qu'un ventillateur ne soit installé pour apporter un peu d'air frais. 
Pour réaliser le journal il y a une équipe motivée : Beaucoup de membres de Banc-Titre sont venus donner main forte, plusieurs traducteurs (trices), l'équipe d'André Gobelli (photographe officiel du Festival depuis 1960) pour nous fournir les photos, Maryse Berger à la frappe (sur son IBM à Boule), Jean-Luc Bouvard au montage et à la photogravure, plus le conducteur-offset qui commence son travail vers minuit...
Moi et Peter (Pierre Veck, producteur et réalisateur) dans le "bocal".
Tout ce petit monde travail comme un seul homme uniquement pour fournir les quelques pages quotidiennes. Vu le planning hyper-serré pour la fabrication, j'ai déjà rédigé, pour chaque quotidien, entre 4 et 8 pages prêtes d'avance qui seront complétées des 4 ou 8 pages produites quotidiennement.
La fabrication est hard. Pas d'ordi, pas de Pao, pas de Photoshop ©, pas de… etc. On fait ça à la tradi' : Textes composés sur l'IBM de Maryse (dont la présence excède les heures syndicalement admises, encore mille mercis), je prépare à toute vitesse une pré-maquette au scotch. 
En même temps, je récupère textes, traductions devant alimenter le numéro à boucler. Le montage se fait au dernier étage, la rédaction est au niveau 1, bonjour les km... Jean-Luc a la double casquette, photograveur : il est chargé de préparer toutes les illustrations à monter, et est responsable du montage final de chaque page bonne à être gravée... Toute cela avant minuit, Si les délais ont été  respectés les deux premiers jours, très vite on déborde. Ça râle au 4ème. Normal. Mais j'ai beau me démener, rien n'y fait. Le retard s'accumule à chaque heure un peu plus, la traduction ne suit pas (on fera donc l'impasse sur certaines infos pas... "primordiales", les papiers sont rendus plus tard que prévus, etc, etc. Pourtant tout le monde se remue et donne le maximum. 
Et chaque matin le Quotidien sera présent dans tous les lieux malgré des horaires frisant l'indécence. Inutile de préciser que ma participation en tant que spectateur fut réduite à sa plus simple expression... juste les séances officielles en compétition.
La décompression aura lieue après la remise des prix, lors de la réception au Château, avec les flambeaux comme il se doit. C'était klass, chaleureux, bon enfant.
Le représentant de Will Winton (à droite), reçoit le  prix Banc-titre/Cartoon Factory (Edouard Herscovitz) : Le Crayon d'or (plus un chèque !) pouir le  film The Great Cognito. 
Jean-Luc Xiberras (bras levé) ;  E. Herscovitz et François Mayu (Banc-titre) remette le "chèque", à l'arrière-plan derrière Edouard, Pierre Jacquier, Président des Jica. Photo © André Gobelli.


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